Article tiré de la rubrique Santé, “focus sur” par Anne Champomier

Focus sur la pathologie par le Docteur Olivier Rouillon, médecin fédéral national :

Les problèmes de rachis cervical touchent une immense majorité des gens à partir de 40 ans, dans le cadre de ce qu’on appelle l’arthrose cervicale. Nous sommes d’autant plus exposés à ce risque si nous avons des antécédents particuliers, comme la pratique de sports avec de fréquentes chutes type judo ou rugby, ou si l’on a souffert d’une entorse cervicale après une chute en vélo ou un accident de la route.

Après ce type d’accident, on constate la survenue précoce d’arthrose cervicale, qui de toute façon touche à peu près tout le monde à partir d’un certain âge. Un moyen très simple de s’en rendre compte, c’est la difficulté après 45-50 ans de faire une marche arrière en voiture en se retournant et sans utiliser les rétroviseurs.

Les symptômes ?
Ils prennent la forme de douleurs au niveau de la région cervicale, qui peuvent irradier entre les omoplates, ou de douleurs qui remontent sur le sommet du crâne avec des impressions de brûlures. Parfois il peut même y avoir la compression d’une racine nerveuse, ce qui est un peu l’équivalent d’une sciatique pour le membre supérieur etqu’on appelle une névralgie cervico-brachiale.

Le golf n’est en aucun cas responsable de ces symptômes, il ne fait que révéler un état préexistant, et ce d’autant plus si on ne s’échauffe pas ou mal. On ne le répète jamais assez l’échauffement est primordial dans le golf, mais pas uniquement pour le dos, les poignets, ou les coudes, il l’est aussi pour les cervicales qui sont souvent négligées. Pour cela il faut mobiliser doucement les cervicales dans tous les axes, et ce avant de commencer à taper des balles.

Les douleurs du rachis cervical pendant ou après la pratique du golf touchent davantage les femmes, lesquelles présentent plus fréquemment le défaut technique de l’overswing, ce qui correspond au fait de monter la canne au-delà du plan horizontal lors du backswing pour compenser un manque de puissance. Cela a pour conséquence de trop solliciter le rachis cervical aussi bien dans la phase de montée que dans celle du retour.

La crise de cervicalgie aigüe, qui peut se caractériser par un vrai blocage, un torticolis, nécessite d’arrêter ses activités, de voir son médecin, de prendre des médicaments adaptés et parfois d’utiliser un collier cervical.

Enfin il y a des cervicalgies plus chroniques : les personnes ont des douleurs cervicales de temps en temps, souvent le matin, et puis ça s’améliore au fil de la journée. Dans ce cas, le traitement c’est de la kinésithérapie bien faite pour renforcer les muscles stabilisateurs du cou. La colonne cervicale ressemble à un empilement d’assiettes, et il faut une certaine tonicité musculaire pour être capable de bien contrôler son rachis cervical. La rééducation passe par un renforcement musculaire en statique et de la mobilisation en dissociant le regard de la mobilité, ce que l’on appelle la dissociation oculo-cephalogyre, ce qui correspond à la fixation d’un point tandis qu’on tourne la tête.

A vous de jouer : Pour prévenir les blessures
– Bien s’échauffer en mobilisant la tête dans tous les axes (attention toutefois à la mobilisation en rotation qui doit être douce et à vitesse lente).

– Privilégier un swing plus court parfois plus efficace et moins traumatisant pour le rachis cervical.

– Utiliser des clubs adaptés à la morphologie et pas trop lourds

L’œil du kinésithérapeute Philippe Vignon, kinésithérapeute de l’équipe de France girls

Après le repos nécessaire, petit à petit, on va procéder à la rééducation en plusieurs phases :

– D’abord lutter contre la douleur en utilisant le massage, la physiothérapie, et la mobilisation douce, de manière à récupérer du mouvement.

– Puis on va procéder au renforcement pour stimuler les muscles de la posture, des muscles profonds au niveau du rachis cervical. On va effectuer des exercices de résistances avec sa main, ou avec des élastiques en opposant une résistance sur le côté ou sur le haut. Enfin on va apprendre au patient à faire de l’auto-rééducation pour mettre en place de nouveaux gestes au quotidien. Il y a un exercice tout simple à faire, qu’on appelle l’autograndissement pour faire travailler tous les muscles de la posture.

Les épaules sont très liées au rachis cervical et souvent les douleurs au cou sont dues à des épaules qui sont contractées. Les positions prolongées devant un écran d’ordinateur ou en voiture provoquent des contractions et les épaules ont tendance à remonter. Il faut faire des mouvements pour les libérer, ne serait-ce que 5 minutes par jour de faire des mouvements des épaules vers l’arrière.